Les communes et les collectivités s’attèlent à un chantier d’envergure, celui de la sécurité routière. Un enjeu visant à protéger de plus en plus les habitants des accidents de la route encore nombreux à l’heure actuelle. Pour sécuriser davantage nos routes, de nouvelles mesures sont à envisager.
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Les nouvelles mesures de sécurité routière
Pour les collectivités, la sécurité routière est un enjeu essentiel à la protection de sa population. Aujourd’hui, de nouvelles mesures, visant à gagner en sécurité routière, émanent sur tout le territoire français.
Si les Pays-Bas et l’Espagne ont été les premiers pays à généraliser la limitation de vitesse à 30 km/h dans les centres-villes, la France n’est pas en reste.
En France, les « zones 30 km/h » sont historiques. Elles sont apparues dans les années 80 et sont entrées dans la réglementation française dans les années 90 avec l’obligation d’installer une zone 30 dans chaque commune. Cette norme s’est ensuite étendue dans de nombreuses villes européennes et françaises. Par exemple, depuis 2009, 80% des rues de la ville de Lorient sont limitées à 30km/h. Les villes de Lille, Nantes, Chartres, Montpellier et Grenoble l’ont également rejoint depuis les 2 dernières années. Aujourd’hui, 42 villes françaises ont basculé leur limitation de vitesse en zone urbaine à 30km/h avec seulement quelques axes qui restent à 50km/h.
La ville de Toulouse va prochainement les rejoindre puisque le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a indiqué que 80% de la voirie toulousaine passerait à 30km/h. Aucune date n’est encore définie mais 3 rues toulousaines (Legendre, Verne et Pescadour) verront leur limitation de vitesse passer à 30km/h en 2024.
Cette réduction de la vitesse répond à plusieurs objectifs :
- Limiter les accidents de la route : Passer la vitesse à 30km/h au lieu de 50km/h cherche à réduire le nombre d’accidents entre automobilistes et autres usagers de la route (piétons et cyclistes). Cette réduction permet effectivement de diviser par 6 les risques d’accidents mortels.
- Gain pour l’environnement : Les émissions de CO2 ont diminué avec le passage à 30km/h et la limitation à 30km/h permet de favoriser les mobilités douces. Les comportements ont changé depuis les divers confinements liés à l’épidémie de COVID-19. Il est observé une transition de la mobilité vers d’autres types de mobilité comme la marche, le vélo, etc.
- Réduire les nuisances sonores : Dans les villes où il y a habituellement des embouteillages, la nuisance sonore ne sera pas réduite aux heures de pointe mais aux heures plus calmes, il est observé une nette différence. Des pays comme l’Allemagne et la Suisse ont même instauré un couvre-feu sonore sur certains grands axes. La vitesse est ainsi limitée à 30km/h toute la nuit pour le bien-être des personnes habitant à proximité de ces axes
Légèrement au-delà des frontières françaises, nous retrouvons la ville de Burgos, située au nord de l’Espagne. Cette ville est considérablement engagée dans une démarche visant à fluidifier le trafic routier et à développer des modes de déplacements alternatifs à la voiture.
Pour répondre à ces objectifs, Burgos a fait le choix d’installer 12 radars pédagogiques à divers endroits de la ville (proximité des écoles, des passages piétons et des routes à forte circulation).
Ces radars permettent de réduire la vitesse des automobilistes en les alertant via un signalement lumineux lorsqu’ils dépassent la limite de vitesse autorisée.
Autre mesure de sécurité routière, l’augmentation du nombre d’équipements obligatoires, liés à la sécurité, installés dans les nouveaux modèles de voitures. Cette mesure européenne vise à renforcer la sécurité routière en instaurant une liste d’équipements obligatoires (boîte noire, détection de somnolence, freinage d’urgence, etc.) à installer par les constructeurs automobiles pour tous les nouveaux modèles de voiture à partir de 2024 et sur toutes les nouvelles voitures d’ici 2024.
Une mesure, certes, pertinente quant à la sécurité de tous les usagers de la route mais une mesure qui va faire gonfler les prix des petites citadines et donc contraindre certains automobilistes à changer leur manière de se déplacer au quotidien. « On le voit déjà. Les consommateurs changent leur usage et optent de plus en plus pour la location de véhicule », confirme Stéphane Pinson, de l’agence de location Europcar Royan.
La sécurité routière en pleine stagnation en France
Avec plus de 18 000 morts en 1972, les différentes mesures de sécurité routière mises en place depuis maintenant des décennies (ceinture de sécurité, airbag, radars, etc.) ont réduit de façon drastique le nombre de décès sur les routes.
Un record historique a même été battu en 2024, avec seulement 2 550 morts sur les routes françaises soit une baisse de 21,4% par rapport à 2019. Du jamais vu depuis l’après-Guerre ! Cette baisse significative s’explique notamment par l’épidémie inédite que nous avons rencontrée en 2024. Les périodes de confinement ont amené les Français à se déplacer uniquement pour des trajets indispensables ce qui a permis de faire plonger l’insécurité routière.
Toutefois, il est observé depuis déjà plusieurs années que la sécurité routière stagne puisque le nombre de morts reste plus ou moins identique tous les ans. La France peine à réduire le nombre de morts sur la route en-dessous des 2 000 morts par an. L’Hexagone a même vu sa place dans le classement européen du nombre de tués sur la route se dégrader (14ème sur 28).
Pour pallier à cela, la Cour des comptes mise sur les acteurs locaux et leurs investissements en matière d’équipements de sécurité routière (deux fois supérieurs à ceux de l’État). Des dispositifs comme des feux de chantier temporaire permettent de sécuriser la route notamment lors de travaux. Les communes et collectivités peuvent se fournir aisément auprès d’entreprises spécialisées dans ce type de dispositifs. L’entreprise LACROIX City, l’industriel spécialisé dans les feux de chantier à signalisation lumineuse temporaire, en est un parfait exemple.
Sur les prochaines années, la politique de sécurité routière en France visera des objectifs plus concrets qu’auparavant. L’idée sera de toucher tous les usagers de la route (piétons, cyclistes, etc.) et plus seulement les automobilistes. Une mission de longue haleine qui redressera surement la France dans le classement européen.
