Avec des statistiques qui repartent à la hausse depuis 2022, les vols de véhicules inquiètent les propriétaires de voitures et de deux-roues. Les solutions contre le vol existent, certaines dissuadent, d’autres permettent de retrouver les véhicules volés, elles mais ne se valent pas toutes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le baromètre 2023 du fichier national Argos, les vols de véhicules sont redevenus à la mode après avoir lentement baissé plusieurs années consécutivement. Entre 2022 et 2023, les vols ont augmenté de +11,1% (70649 véhicules volés, contre 63565 en 2022). Un fléau qui touche plus particulièrement les voitures individuelles (+15%) que les autres types de véhicules. « Auparavant, il s’agissait davantage de vols d’opportunités, souligne Benoît Leclair, directeur d’Argos, alors que de plus en plus, nous sommes face à des réseaux bien organisés, tournés vers le trafic international. » Inutile de dire que, désormais, laisser sa voiture – en particulier les SUV – sans aucun type de surveillance ou de système antivol ressemble presque à une invitation.
Le magazine spécialisé Auto Plus enfonce le clou : « L’image du voyou qui crochète la serrure, bidouille les fils puis part en trombe sera bientôt anachronique. La plupart des malfrats font dorénavant partie de bandes très organisées. » Selon les statistiques avancées, les trois modèles les plus volés en France sont la Toyota RAV4 et les modèles NX et UX de Lexus. « Ce trio partage les mêmes ‘qualités’ : une forte demande à l’étranger, notamment en Afrique, et un système de protection aussi simple à forcer qu’une tirelire d’enfant », poursuit AutoPlus. Alors, que faire pour éviter le pire, sachant que 40% des véhicules volés ne sont jamais retrouvés d’après les chiffres de la Division nationale pour la répression des atteintes aux personnes et aux biens (DNRAPB) ?
Contenu
Solutions électroniques : le GPS, système nº1
La solution nº1 est évidente : le mieux est d’installer un traceur GPS qui vous permettra de localiser votre véhicule n’importe où et d’alerter les forces de l’ordre pour le retrouver, avec une précision de 5 à 10 mètres en général. Moyennement un abonnement annuel peu onéreux, les GPS dissimulés dans un recoin s’imposent comme les meilleures solutions, souvent couplées à une application mobile pour être informé en temps réel des tentatives de démarrage du moteur. Ils permettraient même de retrouver 9 véhicules sur 10 dans les premières 48 heures suivant le vol. Soit avant que le véhicule volé ne soit en partance pour l’étranger. À noter que certains systèmes sont plus performants que d’autres, permettant par exemple une localisation même hors réseau 4 ou 5G, les voleurs étant habitués à cacher les véhicules dans des souterrains où les ondes ne passent pas.
La question de l’électronique est devenue centrale de nos jours : les modèles sortis ces dernières années sont des concentrés de technologies, malheureusement souvent peu protégés. Aujourd’hui, les vols de voitures se font le plus généralement sans effraction et sans bris de glace. Un simple ordinateur suffit aux voleurs : c’est ce que l’on appelle le « mouse jacking », ou « vol à la souris ». Ce mode opératoire s’appuie sur les failles de sécurité de l’ordinateur de bord et permet aux voleurs de cloner la clé électronique d’un véhicule, en reproduisant les codes du signal permettant de déverrouiller les portes. Pour le conducteur, deux astuces s’imposent pour s’en prémunir : glisser la clé de sa voiture dans un étui RFID et protéger la prise OBD de sa voiture qui sert normalement au diagnostic électronique chez le garagiste, mais qui sert surtout de porte d’entrée aux voleurs. À noter que le « mouse jacking » a longtemps dans l’angle mort de la loi, mais est désormais couvert par les assurances.
Solutions non-électroniques : bloque-volant et bloque-roue en nº1
Les solutions ne faisant pas intervenir l’électronique sont surtout là pour dissuader les voleurs de passer à l’acte. Les meilleures d’entre elles est sans conteste les plus apparentes : le bloque-volant et le bloque-roue. Ces dispositifs affichent immédiatement la couleur. Avoir accès à la voiture prendra du temps – contrairement au « mouse jacking » qui ne demande qu’une petite minute – et cela dissuade la grande majorité des délits. Mais attention, il ne faut pas lésiner et ne surtout pas acheter les entrées de gamme. Cet essai comparatif de bloque-volant à moins de 70 euros était sans concession : dans la majorité des cas, les testeurs ont mis moins de 10 secondes pour crocheter le système. Il faut donc bien choisir et investir dans du matériel haut de gamme.
En nº2, les alarmes sonores ont toujours la cote. Et plus elles sont bruyantes, mieux c’est. C’est humain : les voleurs n’aiment pas se faire repérer au moment de commettre leur délit. Ce type de dispositif est aussi valable pour les voitures que pour les deux-roues, les scooters étant malheureusement souvent la cible de voleurs en ville : selon le comparateur d’assurances AssurLand, environ 60 deux-roues seraient volés chaque jour, rien qu’en Ile-de-France. Peu chères, les alarmes sont souvent efficaces.
Dernière solution que proposent souvent les concessionnaires : le gravage des vitres de voitures avec le numéro d’identification du véhicule, incluant soit le numéro de la plaque d’immatriculation, soit celui du châssis. Le numéro en question est ensuite enregistré dans le fichier national Argos, moyennant un abonnement annuel. Ce dispositif sert à identifier à coup sûr un véhicule volé retrouvé sur la voie publique, mais n’est pas réellement dissuasif. Une fois que les véhicules volés passent les frontières, le gravage ne sert à rien et n’empêche donc pas les tentatives de vol.
Conclusion : mélanger les solutions
Pour les propriétaires de voitures et de deux-roues, le meilleur conseil est donc d’optimiser les systèmes en fonction de leur effet, entre dispositifs dissuasifs – type bloque-volant – et systèmes permettant de traquer le véhicule après coup – type GPS. Cela peut évidemment constituer un petit budget, mais surtout un vrai investissement.